Prix et contrats

Le problème des prix agricoles et de la rémunération du travail des paysans

Les prix agricoles courants sont fixés par le marché, plus où moins mondialisé selon les produits et par les contraintes que fait peser la grande distribution par sa pression permanente à la baisse sur les producteurs. Les subventions diverses versées à certaines catégories de paysan (pas les maraîchers ! surtout bien sûr les agro-industriels) étant là pour amortir la casse ou du moins pour que la disparition des paysans soit sans trop de douleur pour ceux qui l’ont programmée. Ils ne reflètent donc pas les coûts réels qui seuls permettraient de définir ce qu’il nous faut payer un produit pour que le paysan puisse vivre de son travail. Disons, ne soit pas menacé de disparition à court terme.
Reste entier le problème de savoir ce que doit être la juste rémunération du travail paysan, c’est à dire de ceux qui nous nourrissent. Un revenu minimum assurant sa survie et celle de sa ferme ? un revenu équivalent à celui de ceux qu’il nourrit ?? Un revenu équivalent au revenu moyen national ?? Le métier ne sera attractif que lorsqu’être paysan ne sera pas avoir fait le choix d’un niveau de vie nettement inférieur à celui du reste de la population, et de conditions de travail parmi les plus éprouvantes.
Ce débat est essentiel car de ces conclusions résulte la place que nous accordons à ceux qui produisent notre nourriture, donc à cette même nourriture parmi les priorités sociales. C’est d’un choix majeur de société qu’il s’agit là. Trop de clignotants sont au rouge : des sols dégradés, de l’eau polluée, une biodiversité ravagée, la qualité de la nourriture dégradée au point de menacer la santé des populations… Laisserons nous à nos enfants un monde sans paysans, abandonné aux logiques marchandes, où se nourrir n’est plus assuré, même sous nos latitudes jusqu’ici préservées ?
Dans le prix du « panier » il y a quelque chose de l’avenir de nos enfants.

Définir le prix en AMAP

Définir le prix de la part de production appartient au paysan qui explicite au groupe son mode de calcul.
Le prix n’est pas défini par les règles du marché. Il prend en compte les coûts réels d’exploitation et dépend donc des caractéristiques particulières de la ferme.
Il doit aussi prendre en compte le coût des transports. Il faut envisager les conditions de la prise en charge des livraisons parfois fort loin de la ferme.

Pourquoi un contrat

Les AMAP ne sont pas des circuits de distribution, de vente directe. Ce ne sont pas des marchés undergroud, des activités « en marge ».
La signature d’un contrat est donc indispensable.
Il s’agit de contrats individuels privés entre un consommateur et un paysan, qui définissent leurs obligations réciproques..Par le contrat le revenu du paysan est assuré par ceux qu’il nourrit indépendamment du mécanisme des prix du marché..
Ceci est la condition de la liberté réciproque du paysan et du consommateur dans la définition des choix de production (quelles variétés ??) et des modes de production (intrans chimiques, pesticides ?).